Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

vendredi 8 août 2014

En Irak, le tragique exode des derniers chrétiens de Ninive | La-Croix.com

En Irak, le tragique exode des derniers chrétiens de Ninive | La-Croix.com

LA CHUTE DE QARAQOSH

 « Cette fois, c'est fini. » La voix éreintée au téléphone après la pire nuit de son existence, Mgr Petros Moshe, l'archevêque syrien-catholique de Mossoul, se désespérait jeudi 7 août du sort des dizaines de milliers de chrétiens qui ont dû abandonner Qaraqosh, dans la nuit de mercredi à jeudi, pour fuir les djihadistes de l'État islamique (EI).

Fin juin, lors des premiers affrontements entre l'armée kurde et les djihadistes autour de Qaraqosh, l'archevêque était resté seul sur place, malgré les obus et la panique, estimant que son propre départ signerait la fin de deux mille ans de présence chrétienne dans la plaine de Ninive. Cette fois-ci, lui aussi a dû se résoudre à quitter la région.
 Après la prise de Mossoul – la « Ninive » biblique, deuxième ville d'Irak – en juin et l'ultimatum lancé par l'EI aux chrétiens de la ville, les sommant de choisir entre la conversion, l'impôt ou le « glaive », Qaraqosh et ses 50 000 habitants, située à une trentaine de kilomètres à l'est, était devenue la plus grande ville chrétienne d'Irak, protégée par l'armée kurde.
C'est là qu'à la fin du mois de juillet, une semaine plus tôt, la délégation de l'Église de France conduite par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, était reçue comme des messagers d'espoir sous les youyous de la foule.

« Les Kurdes m'ont annoncé qu'ils ne pourraient plus se maintenir » 

 « Je prends l'engagement de réciter le Notre Père dans votre langue jusqu'à ce que vous puissiez retourner dans votre ville », avait-il lancé aux milliers de chrétiens de Mossoul qui avaient trouvé refuge à Qaraqosh (La Croix du 1er août).
Mais mercredi dans la nuit, la digue kurde a brusquement cédé, abandonnant à leur sort 100 000 réfugiés chrétiens, au beau milieu de la plaine de Ninive, désormais entièrement tombée sous la coupe des islamistes. Lancés dans une vaste offensive sur le nord de Mossoul, les peshmergas – combattants kurdes – se sont, semble-t-il, laissé déborder par une colonne djihadiste fonçant au même moment sur Qaraqosh.
Craignant d'être pris à revers, les peshmergas se sont alors repliés sur leur territoire, abandonnant leurs positions dans la plaine. « Vers minuit, les responsables militaires kurdes m'ont annoncé qu'ils ne pourraient se maintenir et qu'il fallait quitter la ville », poursuit Mgr Petros Moshe.

« Désastre humanitaire »

Jusqu'au dernier moment, les prêtres présents à Qaraqosh ont aidé les habitants à trouver des voitures pour quitter les lieux au plus vite, tandis que des milliers d'autres se dirigeaient à pied vers le poste frontière le plus proche afin de gagner la région semi-autonome voisine du Kurdistan.
 « Dès leur arrivée dans la ville, les combattants de Daech (acronyme de l'État islamique, NDLR) sont montés sur les minarets pour crier 'Allah Akbar'('Dieu est grand') », raconte Mgr Moshe, affirmant jeudi midi que plus un seul chrétien ne se trouvait dans Qaraqosh.
Arrivé jeudi matin à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, il assiste, impuissant, à l'arrivée massive de milliers de familles chassées de leur foyer ancestral et qui n'ont désormais plus d'autre endroit où se réfugier. « Des vieillards, femmes et enfants sont parqués dans des jardins par cinquante degrés au soleil, sans eau, sans nourriture et sans autre bagage que les vêtements qu'ils portent sur eux depuis le début de cet exode forcé », déplore-t-il d'une voix blanche.
 « C'est un désastre humanitaire ! Les églises sont occupées, leurs croix ont été enlevées, lui faisait écho, hier dans la matinée, Mgr Louis Raphaël Sako, le patriarche des Chaldéens. Aujourd'hui, nous lançons un appel avec beaucoup de douleur et de tristesse au conseil de sécurité de l'ONU, à l'Union européenne et aux organisations humanitaires, pour qu'ils aident ces gens en danger de mort », a encore insisté le patriarche, redoutant un véritable « génocide ».
 > À lire : notre dossier sur les chrétiens d'Orient.

Le « blitz » islamiste

Dans la nuit de mardi à mercredi, les villes voisines de Tal Kayf, Bartella et Karamlech n'ont pas davantage résisté au « blitz » islamiste. Al Qosh, autre localité chrétienne située plus au nord, est, elle aussi, tombée aux mains des djihadistes. Les religieux du monastère voisin de Notre-Dame des blés sont partis en urgence avec tous les orphelins dont ils ont la charge.
Au milieu de ce désastre, les chrétiens ne sont pas les seuls à mettre le cap, à pied ou en voiture, vers le Kurdistan. D'autres minorités, en particulier les yézidis, une branche dérivée du zoroastrisme considérée par les djihadistes comme des hérétiques adorant le diable (lire ci-contre), mais aussi les Chabaks – peu appréciés des Kurdes – et les Turcomans chiites, errent dans les mêmes conditions depuis la prise de la ville de Sinjar dimanche.
 « Que faites-vous pour ces dizaines de milliers de familles livrées à elles-mêmes dans les montagnes du nord ? Ils vont tous mourir ! », se révoltait hier une députée yézidie en larmes devant le parlement irakien.

« Tout le monde est vulnérable »

 « Cette crise humanitaire d'urgence dépasse largement les clivages religieux, souligne Joseph Alichoran, Irakien originaire de la plaine de Ninive et enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco, Paris). Aujourd'hui, tout le monde est vulnérable, y compris le havre de paix qu'était jusqu'à présent le Kurdistan irakien. Combattants redoutés dans les montagnes, les peshmergas viennent de montrer leur incapacité à se maintenir en plaine. Sauront-ils à présent défendre leur propre territoire ? »
Cet exode massif préoccupe les instances ecclésiales jusqu'au plus haut niveau. Outre l'appel renouvelé du pape à la communauté internationale pour « mettre fin à ce drame humanitaire et protéger toutes les personnes menacées par la violence », la Conférence des évêques de France (CEF) s'est emparée du dossier. « C'est au niveau des Nations unies que doit au plus vite s'organiser la plus ferme et la plus rapide des réactions, avant qu'il ne soit trop tard », souligne dans un communiqué son président, Mgr Georges Pontier.

« Exactions intolérables »

« Vivement préoccupée » par les avancées des djihadistes dans le nord de l'Irak et les « exactions intolérables » commises sur les civils, la France a demandé jeudi par la voix de son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
À terme, 300 000 chrétiens seront concentrés au Kurdistan irakien. Avec les 150 000 chrétiens de la région de Bagdad, ils sont les derniers survivants d'un christianisme bimillénaire dans cette région.
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 REPÈRES
Bien antérieure à l'islam, la communauté chrétienne irakienne, née selon la tradition de l'évangélisation par l'Apôtre Thomas, est considérée comme l'une des plus anciennes du Moyen-Orient.
Avant l'invasion américaine de 2003, elle était estimée à 1,2 million de chrétiens, dont plus de 600 000 à Bagdad.
Au début de l'offensive des djihadistes de l'État islamique, ils n'étaient plus que 400 000 environ, dont 35 000 à Mossoul, selon le patriarche des chaldéens, Mgr Louis Raphaël Sako. Mais presque tous ont fui la ville.
Ils relèvent d'une grande diversité de confessions : les chaldéens, catholiques dont la langue liturgique est l'araméen, forment la plus grande communauté. Plus de 85 % sont de l'ethnie assyro-chaldéenne, distincte des Arabes et des Kurdes.
Parmi les autres communautés, on trouve les assyriens-orthodoxes, les syriens-catholiques, arméniens apostoliques et catholiques, grecs-orthodoxes et grecs-melkites, catholiques latins, protestants.
Samuel Lieven


Envoyé de mon Ipad 

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