« CONDAMNATION SANS AUCUNE AMBIGUÏTÉ »
Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a demandé une « prise de position claire » aux responsables musulmans concernant les « actions criminelles indicibles » perpétrées par les hommes de l'État islamique (EI), dans un communiqué diffusé le 12 août 2014.
Selon cette note, l'absence de condamnation des crimes commis au nom de la religion entraînerait une perte de « crédibilité » du « dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années ».
« La situation dramatique des chrétiens, des yézidis et d'autres communautés religieuses et ethniques numériquement minoritaires en Irak exige une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans, des personnes engagées dans le dialogue interreligieux et de toutes les personnes de bonne volonté », souligne ainsi le communiqué du dicastère, présidé par le cardinal français Jean-Louis Tauran. « Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l'invocation de la religion pour les justifier », insiste la note.
Selon le Vatican, il en va de la « crédibilité » des religions, de leurs adeptes et de leurs chefs. « Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années ? », s'interrogent encore les responsables du conseil pontifical.
« Les responsables religieux sont aussi appelés à exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d'un état de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux », demandent-ils encore dans le communiqué, tout en remerciant ceux qui ont déjà « élevé leur voix contre le terrorisme ». Selon la note, les chefs religieux doivent rappeler à leurs fidèles « que le soutien, le financement et l'armement du terrorisme sont moralement condamnables ».
Pratiques barbares
Face à la « restauration » du califat par l'EI, condamnée par « la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes », le monde entier est resté « stupéfait », indique le communiqué.
La note dénonce alors une série « d'actions criminelles indicibles » : massacres, « pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques », « choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l'islam, le paiement d'un tribut (jizya) ou l'exode », « l'enlèvement de jeunes filles et de femmes appartenant aux communautés yézidie et chrétienne comme butin de guerre (sabaya) », « l'imposition de la pratique barbare de l'infibulation, la destruction des lieux de culte et des mausolées chrétiens et musulmans ».
« Aucune cause ne saurait justifier une telle barbarie, affirme le communiqué, et certainement pas une religion ».
Envoyé de mon Ipad
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