Le patriarche Sako dément la torture et la décapitation de chrétiens par les djihadistes de l'EI
Toutes sortes de rumeurs, plus ou moins fondées, circulent à propos des djihadistes de l'État islamique qui sèment la terreur en Irak, où 200 000 personnes ont été chassées de chez elles.
Si les enlèvements de femmes chrétiennes et l'extorsion de sommes d'argent sont confirmés, le patriarche des chaldéens précise qu'il n'y a eu pour le moment qu'un seul mort chrétien.
« Les miliciens de l'État islamique (EI) n'ont pas torturé et décapité des chrétiens », a précisé le patriarche des Chaldéens de Bagdad, Mgr Louis Sako, dans une interview à l'agence d'information romaine Aleteia. Alors que les troupes djihadistes de l'EI sèment la terreur en Syrie et dans une grande partie de d'Irak, où elles ont jeté sur les routes plus de 200 000 personnes, dont la moitié de chrétiens, toutes sortes de rumeurs plus ou moins fondées circulent à leur propos.
En l'espèce, Mgr Sako réagissait aux propos d'un homme d'affaires californien et leader chrétien, Mark Arabe, qui a récemment évoqué sur CNN un « génocide des chrétiens » et une « décapitation systématique des enfants » de la part de l'EI, précisant qu'il existe à Mossoul – la deuxième ville d'Irak, occupée depuis juin dernier – « un parc où ont été décapités des enfants et dont les têtes ont été enfilées sur des bâtons ».
Un seul mort chrétien
« Il n'y a rien eu de ce genre, a démenti Mgr Sako. Aucune décapitation. À Mossoul, de l'argent a été volé, mais les chrétiens n'ont pas été attaqués physiquement. Il y a eu un exode de masse et beaucoup de panique dans la plaine de Ninive. Les personnes ont été littéralement chassées de leurs propres villages. Il n'y a eu qu'un mort, un homme qui a tenté de traverser un check point dans un moment de tension. »
En revanche, le patriarche chaldéen confirme l'enlèvement de femmes chrétiennes par des djihadistes afin de les épouser de force, ainsi que l'exigence de taxes payées par des chrétiens dont la vie a été épargnée. « Ces fanatiques islamiques demandent en particulier de l'argent aux chrétiens pour leur permettre de retourner dans leur maison. Mais les chrétiens de leur font pas confiance. Ces gens-là changent constamment d'idée : ils ne sont pas fiables », précise Mgr Sako.
Namrod, un ingénieur civil de Mossoul rencontré fin juillet à Al-Qosh, avant l'arrivée des djihadistes de l'EI, rapportait à La Croix le coup de fil reçu sur son portable quelques jours auparavant. « C'était mon collègue de bureau, un musulman. Il m'a froidement annoncé que notre maison était désormais la propriété de l'islam et qu'il me fallait débourser 100 000 dollars pour espérer la récupérer ! »
Des musulmans crucifiés
Mgr Sako a également confirmé les exactions commises à l'encontre des Yézidis, dont plusieurs dizaines de milliers risquent la mort dans les montagnes du Nord de l'Irak, depuis la prise de leur fief de Sinjar le 3 août dernier.
L'autre rumeur tenace porte sur les crucifixions pratiquées par l'EI dans la région. Attestées par des chercheurs et ONG, ces dernières ne visent jusqu'à présent que des musulmans. Ni l'Œuvre d'Orient, ni l'Aide à l'Église en détresse (AED), toutes deux actives en Syrie et en Irak, n'ont pu confirmer jusqu'à présent que ces pratiques barbares aient visé des chrétiens.
Envoyé de mon Ipad
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