Natalia Trouiller - publié le 18/12/2012
Le IIe congrès des patriarches et évêques catholiques au Moyen-Orient, réuni au début du mois au Liban, a donné lieu à un appel solennel à la communauté internationale.
Les patriarches et évêques à la fin du congrès. ©Patriarcat maronite
C'est à la maison Béthanie de Harissa que les différents patriarches et évêques catholiques du Moyen-Orient se sont réunis début décembre afin de travailler ensemble. Suite à la visite de Benoît XVI au Liban, ils ont travaillé afin de déterminer comment donner suite à l'exhortation apostolique issue des travaux de l'assemblée spéciale du synode des évêques qui s'était tenue à Rome en octobre 2010. Benoît XVI avait ensuite remis cette exhortation aux Eglises présentes au Moyen-Orient.
Les travaux ont donc rassemblé Mgr Bechara Raï, patriarche maronite; Grégoire III, le patriarche grec-catholique, Mgr Nersès Bedros, arménien-catholique et Ignace II Younan, patriarche syrien-catholique. Autour d'eux, les représentants de trois autres patriarches (copte, chaldéen et latin), 77 évêques de plusieurs rites, 14 supérieur(e)s majeurs libanais, et 21 experts et auditeurs, en présence de Mgr Gabriele Caccia, nonce apostolique au Liban. Durant trois jours, ils ont travaillé sur sept thèmes: l'Eglise au Moyen-Orient, le service de la Parole, le service de la charité, la famille, la communion ecclésiale, le dialogue interreligieux, les transformations politiques au Moyen-Orient.
Ce qui en ressort aujourd'hui, c'est un communiqué... et un appel. En cinq points, cet appel s'adresse en priorité à la communauté internationale:
"(Premièrement) Inviter la communauté internationale à exercer des efforts sérieux, réels et efficaces pour trouver une solution équitable et compréhensive pour la cause Palestinienne qui est aux racines de la plupart des conflits au Moyen Orient.
(Deuxièmement) Solliciter la communauté internationale et les états influents dans la région à œuvrer sincèrement et rapidement à apaiser les conflits existants et non pas les aviver pour y trouver des solutions politiques. Appeler les forces antagonistes dans chacun de nos pays à ouvrir la porte au dialogue politique, à effectuer les réformes nécessaires et à appeler à la conciliation par consultation afin d'aboutir à la paix, en particulier dans la Syrie saignante".
Car dans un contexte géopolitique déjà explosif avec le conflit israélo-palestinien, la déstabilisation permanente de la Syrie inquiète de façon majeure les chrétiens du Moyen-Orient. A tel point qu'hier, le patriarche maronite libanais, Mgr Raï, a exhorté les autorités libanaises à cesser d'attendre la résolution du conflit syrien: "Il est vraiment honteux que les parties politiques suspendent la résolution des affaires nationales fondamentales, telles que l'adoption de la loi électorale, la formation d'un nouveau gouvernement, l'organisation des législatives à la date convenue, l'adoption de mesures économiques nécessaires, dans l'attente des développements de la crise en Syrie ou ailleurs".
Une supplique qui montre bien à quel point le Liban est lui-même embourbé dans le conflit d'un voisin en perpétuelle ingérence dans ses affaires internes depuis des années. Or le Liban est l'un des derniers pays où la coexistence entre communautés chrétiennes et musulmanes fonctionne. Une aspiration dans la guerre d'à côté pourrait être fatale, et pas seulement pour les chrétiens.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.