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La dangereuse instrumentalisation des réfugiés de Syrie
La dangereuse instrumentalisation des réfugiés de Syrie
L'histoire, pourtant très récente, se reproduit aujourd'hui, sous nos yeux et sous les yeux du monde entier et des représentants de l'ONU. Une nouvelle fois, les frontières géographiques et politiques tombent, au risque de briser le semblant d'équilibre démographique au Liban, au nom de considérations géopolitiques et humanitaires pressantes. Les réfugiés syriens, qu'un pays aussi vaste que la Turquie ne veut plus accueillir, et les réfugiés palestiniens du Yarmouk, qu'un pays aussi proche que la Jordanie rejette aujourd'hui, affluent en masse vers le seul pays voisin de la Syrie qui a renoncé, une nouvelle fois, à sa souveraineté. Derrière les encouragements, voire les pressions, de l'ONU, de la communauté internationale et des droits-de-l'hommistes, on comprend une volonté de profiter de la mollesse des autorités libanaises et de la complexité politico-confessionnelle pour épargner aux autres voisins de la Syrie le poids de ces transferts risqués de populations.
Le Liban est un pays composé de quatre minorités confessionnelles, les sunnites, les chiites, les druzes et les chrétiens, ou de 17 confessions, ou d'une minorité chrétienne et d'une majorité musulmane, c'est selon. Dans les trois cas de figure, le Liban reste un pays diversifié culturellement, ce qui est une exception en soi dans son environnement. Et c'est justement cette diversité, qui offre un modèle sociopolitique différent aux pays arabes à dominance musulmane et en état d'islamisation avancée, que le Liban est en train de perdre aujourd'hui, avec cette dernière poussée démographique venue de Syrie.
Les centaines de milliers de réfugiés, de déplacés et d'immigrés, aujourd'hui installés « provisoirement » au Liban, dont certains depuis des décennies, importent avec eux, nécessairement, leurs problèmes, certains aussi leurs richesses et un apport utile à divers niveaux. Mais, s'il faut regarder les choses en face, il faut reconnaître que ces populations, qui ont brisé les équilibres restants, risquent d'être très vite instrumentalisées pour servir des intérêts de tous genres, ceux de puissances extérieures, mais aussi et y compris les intérêts politiques et politiciens des Libanais eux-mêmes.
Il y a ceux qui, tout en redoutant l'afflux massif de populations majoritairement sunnites, espèrent monnayer politiquement leur approbation. Il y a ceux qui ne manqueront pas d'exploiter ce dossier pour légitimer leurs argumentations (projet de fédération) et faire jouer les réflexes minoritaires afin de ressouder leurs bases. Il y a ceux qui peuvent y voir un projet politique, avec un transfert organisé de populations sunnites et palestiniennes vers le Liban (contrer le chiisme politique pro-iranien; implantation des Palestiniens). Il y a ceux qui y voient une contribution au projet politique en Syrie (renversement du régime alaouite). Etc.
Les Libanais sont unanimes à vouloir aider ces populations déplacées, sur le plan humain, même si l'histoire ne doit pas les y encourager particulièrement... Surtout que les autres voisins de la Syrie, qui ont tous beaucoup plus de capacités à tous les niveaux, n'en font pas autant. Ils sont unanimes à penser que ces nouveaux réfugiés, qui se joignent à ceux déjà entassés dans des camps depuis des décennies ou répartis à travers le pays, affecteront les équilibres démographique, social, politique déjà précaires et dangereusement instables. Ils sont tous aussi, quelque part, convaincus qu'ils pourront en tirer parti aussi. Cela est surtout valable pour la classe politique dirigeante, celle-là même qui ne pense qu'au court terme et qui ne voit que l'arbre qui cache la forêt. Plus tard, les Libanais seront à nouveau unis pour regretter, ensemble et unanimement, d'avoir accepté, une nouvelle fois, de faire des concessions sur ce qui est censé les regrouper, à savoir la nation libanaise et la souveraineté du Liban, pour quelques gains politiques illusoires.
Le Liban est un pays composé de quatre minorités confessionnelles, les sunnites, les chiites, les druzes et les chrétiens, ou de 17 confessions, ou d'une minorité chrétienne et d'une majorité musulmane, c'est selon. Dans les trois cas de figure, le Liban reste un pays diversifié culturellement, ce qui est une exception en soi dans son environnement. Et c'est justement cette diversité, qui offre un modèle sociopolitique différent aux pays arabes à dominance musulmane et en état d'islamisation avancée, que le Liban est en train de perdre aujourd'hui, avec cette dernière poussée démographique venue de Syrie.
Les centaines de milliers de réfugiés, de déplacés et d'immigrés, aujourd'hui installés « provisoirement » au Liban, dont certains depuis des décennies, importent avec eux, nécessairement, leurs problèmes, certains aussi leurs richesses et un apport utile à divers niveaux. Mais, s'il faut regarder les choses en face, il faut reconnaître que ces populations, qui ont brisé les équilibres restants, risquent d'être très vite instrumentalisées pour servir des intérêts de tous genres, ceux de puissances extérieures, mais aussi et y compris les intérêts politiques et politiciens des Libanais eux-mêmes.
Il y a ceux qui, tout en redoutant l'afflux massif de populations majoritairement sunnites, espèrent monnayer politiquement leur approbation. Il y a ceux qui ne manqueront pas d'exploiter ce dossier pour légitimer leurs argumentations (projet de fédération) et faire jouer les réflexes minoritaires afin de ressouder leurs bases. Il y a ceux qui peuvent y voir un projet politique, avec un transfert organisé de populations sunnites et palestiniennes vers le Liban (contrer le chiisme politique pro-iranien; implantation des Palestiniens). Il y a ceux qui y voient une contribution au projet politique en Syrie (renversement du régime alaouite). Etc.
Les Libanais sont unanimes à vouloir aider ces populations déplacées, sur le plan humain, même si l'histoire ne doit pas les y encourager particulièrement... Surtout que les autres voisins de la Syrie, qui ont tous beaucoup plus de capacités à tous les niveaux, n'en font pas autant. Ils sont unanimes à penser que ces nouveaux réfugiés, qui se joignent à ceux déjà entassés dans des camps depuis des décennies ou répartis à travers le pays, affecteront les équilibres démographique, social, politique déjà précaires et dangereusement instables. Ils sont tous aussi, quelque part, convaincus qu'ils pourront en tirer parti aussi. Cela est surtout valable pour la classe politique dirigeante, celle-là même qui ne pense qu'au court terme et qui ne voit que l'arbre qui cache la forêt. Plus tard, les Libanais seront à nouveau unis pour regretter, ensemble et unanimement, d'avoir accepté, une nouvelle fois, de faire des concessions sur ce qui est censé les regrouper, à savoir la nation libanaise et la souveraineté du Liban, pour quelques gains politiques illusoires.
Envoyé de mon iPad jtk
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