Les autorités égyptiennes ont fait pression ces derniers jours pour que l'Église copte-orthodoxe prenne part au « dialogue national » convoqué par le président Mohamed Morsi. Mais le patriarche Tawadros II a décliné l'invitation, répondant que l'Église se voit comme une institution religieuse dont le rôle est de prier pour le pays, tandis que le dialogue politique relève des partis et des fonctionnaires publics. En quête d'interlocuteurs non islamistes, Morsi avait insisté auprès de l'Église copte-orthodoxe car les principales forces d'opposition ont toutes boycotté le dialogue national.
Selon le site des coptes Wataninet.com, un grand consensus se dégage chez les chrétiens égyptiens autour de la ligne adoptée par le nouveau patriarche.
Depuis son élection, le pape Tawadros s'est dit déterminé à garder l'Église copte hors du champ politique. Interrogé par La Croix sur le rôle que son prédécesseur Chenouda III avait joué sur la scène égyptienne, il avait répondu que l'ancien patriarche n'avait « pas décidé de jouer un rôle politique, on le lui a imposé (…). L'Église a été contrainte d'assumer un rôle politique ».
Recevant au Caire un groupe de l'Association des journalistes d'information religieuse (Ajir), Tawadros II avait toutefois souligné, le 29 novembre, à propos de la constitution : « Nous l'avons refusée. Si elle est validée, sa durée de vie sera très courte s'il n'y a pas de consensus. »
À propos de la mobilisation politique, il avait apporté un soutien discret aux coptes désirant descendre dans la rue : « Tout est possible, à condition qu'il n'y ait pas de violence », avait-il dit, tout en rappelant que le rôle de l'Église copte reste de « prier, aimer en actes, et troisièmement aborder chaque situation avec une sagesse profonde, avec toutes les autorités du pays ». « C'est la citoyenneté qui doit protéger tous les Égyptiens, non pas la religion », avait-il insisté.
Depuis, le patriarche n'est intervenu publiquement que pour demander au peuple égyptien de prier pour le pays : « Nous prions pour notre Égypte bien-aimée et pour ceux qui la gouvernent, que Dieu leur accorde la sagesse et la lumière à chaque pas », a-t-il écrit sur Twitter le 2 décembre.
Les Églises chrétiennes en Égypte s'inquiètent des accusations et des fausses informations publiées par les médias contrôlés par les Frères Musulmans, qui imputent aux chrétiens la responsabilité des manifestations organisées devant le palais présidentiel.
Envoyé de mon iPad jtk
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