Il est rare que le Parlement européen et le Kremlin s'accordent sur un sujet. De même, il est reste exceptionnel que le pape François soit mentionné dans ces deux enceintes. Mais ses propos du dimanche 12 avril sur le génocide arménien y ont trouvé le même écho favorable. Alors qu'Ankara ne cesse depuis de dénoncer, au plus haut niveau, cette qualification des événements, le président Vladimir Poutine a estimé que le pape est « la seule autorité à pouvoir parler à n'importe qui sur la planète ».
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Le président russe réagissait, en direct à la télévision, à une question sur la crise diplomatique entre Ankara et le Saint-Siège, la première du pontificat de François. Il avait déjà salué positivement le rôle de ce pape pour empêcher une intervention occidentale en Syrie en septembre 2013 et est venu ensuite le rencontrer à Rome.
« Esprit de paix et de réconciliation »
Les députés européens, qui avaient applaudi debout le pape François dans leur hémicycle à Strasbourg le 25 novembre, ont mentionné ses propos sur le génocide arménien dans une résolution votée à une large majorité le 15 avril, lors d'une brève session plénière à Bruxelles. Les élus européens conseillent à la Turquie de reconnaître le génocide arménien afin de poser les jalons d'une véritable réconciliation et saluent la manière dont le pape François « commémore le centenaire du génocide arménien dans un esprit de paix et de réconciliation ».
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Le pape François a repris le terme de génocide déjà utilisé par Jean-Paul II en 2001 dans une déclaration. En le reprenant au cours d'une célébration en la basilique Saint Pierre pour le centenaire de cette tragédie, en présence du président arménien, il lui a donné une emphase inédite.
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Le Saint-Siège a «pris acte des réactions » que cela suscite en Turquie mais se défend de vouloir « créer une polémique ». Selon une source diplomatique européenne à Rome, Ankara risque l'isolement à trop réagir aux propos du pape.
Sébastien Maillard (à Rome)Envoyé de mon Ipad
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