La visite politique du patriarche Bechara Raï à Paris
Présent en France jusqu'au mardi 28 avril à midi, Mgr Bechara Boutros Raï, patriarche des maronites du Liban et de tout l'Orient, est venu chercher du soutien pour les chrétiens du Proche-Orient.
28/4/15 - 16 H 46
Les cuivres de la garde républicaine sous le soleil de midi, le ballet des berlines, la poignée de main prolongée avec le président sur le perron… C'est avec les égards dus à un chef d'État que Bechara Boutros Raï, le patriarche du Liban, d'Antioche et de tout l'Orient a été reçu mardi 28 avril à midi à l'Élysée pour un entretien de trois quarts d'heure durant lequel il fut surtout question de la situation dramatique des chrétiens dans la région. Venu chercher le soutien de la France, qui entretient avec l'Église maronite des liens antérieurs à la création des États au Proche-Orient, Mgr Raï n'a cependant fait aucune déclaration à sa sortie, déclinant au cours de son séjour toute rencontre avec les médias. Créé cardinal par le pape François en septembre dernier, le patriarche maronite gardait-il un souvenir cuisant de sa visite en France en 2011 ? À l'époque, il avait publiquement apporté son soutien au régime syrien de Bachar Al Assad, qu'il considérait comme l'ultime bouclier des minorités face à la montée de l'islamisme. Son franc-parler avait suscité l'ire du Quai d'Orsay, Paris soutenant activement la rébellion. Depuis, les 300 000 morts du conflit syrien et l'irruption de Daech ont changé la donne, même si la France refuse toujours de traiter avec le régime de Damas.
Grave crise institutionnelle au Liban
En proie à une grave crise institutionnelle en raison de la vacance de la présidence, octroyée à un chrétien en vertu de sa constitution, le Liban fait aujourd'hui face à l'arrivée sur son sol de près d'un million et demi de réfugiés syriens et irakiens – soit près du tiers de sa population. Massés dans des camps à la frontière et à la périphérie des villes, ils exercent, par leur présence, une pression économique et sécuritaire de plus en plus forte. Ils bouleversent aussi les fragiles équilibres confessionnels de ce pays aux 18 dénominations (chrétiens, musulmans, druzes), où quinze années de guerre civile – de 1975 à 1990 – ont laissé de profondes blessures.
Tour à tour reçu à l'Unesco et au Sénat, où il a notamment insisté sur le rôle clé des chrétiens pour rétablir la paix dans la région, le chef de l'Église maronite est également venu inaugurer la nouvelle éparchie, diocèse dont dépendent désormais les 80 000 maronites établis en France avec à leur tête un théologien formé entre Beyrouth, Lyon et Paris, Mgr Maroun-Nasser Gemayel.
Samuel LievenEnvoyé de mon Ipad
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