Raï en Arménie puis en France, où il sera reçu par Hollande
Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a pris l'avion hier pour l'Arménie, où il représentera les patriarches d'Orient aux cérémonies marquant le centenaire du génocide arménien, avant de gagner Paris pour l'inauguration du siège du nouveau diocèse maronite de France, à Meudon (banlieue parisienne).
On sait que la cérémonie marquant le centenaire du génocide se tient à Erevan, capitale de l'Arménie, et comprendra la canonisation de tous les martyrs du génocide des Arméniens perpétré par le gouvernement « Jeune-Turc », en 1915. Comme devait le souligner le patriarche, cette canonisation devrait s'étendre aussi aux victimes des Églises syriaque et assyrienne dans le cadre du même génocide.
Dans la capitale française, le chef de l'Église maronite sera reçu à l'Élysée par le président François Hollande. Il rencontrera aussi le chef de l'UMP (opposition de droite), l'ancien président Nicolas Sarkozy, et prononcera une conférence au siège de l'Unesco sur le rôle des chrétiens dans la construction de la paix au Proche-Orient. En marge de ces activités officielles et pastorales, le patriarche remettra une haute distinction honorifique du Vatican à l'ancien député Issam Farès et inaugurera le siège de l'évêché maronite de France. Le patriarche est accompagné, durant son voyage, par son vicaire général, Mgr Boulos Sayah, et le responsable à l'information du siège patriarcal de Bkerké, Walid Ghayad.
La présidence
En ce qui concerne la présidence de la République, vacante depuis presque un an, le patriarche a précisé à l'intention des journalistes que les ambassadeurs des cinq Grands qu'il a rencontrés dernièrement, ainsi que d'autres diplomates (Italie, Allemagne, Vatican), sont unanimes à dire que « la situation ne peut plus durer » et qu'une action doit être entreprise au Liban comme à l'étranger, « précisément en Arabie saoudite et en Iran », pour que cette élection ait lieu. Bkerké n'a de veto sur aucun candidat, a-t-il répété. Et d'ajouter : « La France fidèle à ses relations avec le Liban (...) est plus empressée que nous » de voir réglée l'issue de la présidentielle.
Au passage, le patriarche s'est opposé à toute séance législative sur la base de l'état de nécessité, considérant que l'unique priorité est celle de l'élection présidentielle.
Le patriarche a, par ailleurs, déploré le raidissement des positions « de tous et non d'une seule partie » provoqué par la guerre au Yémen et son impact sur le dialogue interne. « Qu'est-ce qui vous prend, rien ne vous oblige ! » a-t-il lancé aux différents courants politiques libanais, répétant l'interjection de Walid Joumblatt à l'intention de Hassan Nasrallah, à la suite de son discours incendiaire de vendredi dernier contre l'Arabie saoudite.
Enfin, au sujet de la prorogation du mandat de Jean Kahwagi, commandant en chef de l'armée, à laquelle s'oppose le bloc aouniste, le chef de l'Église maronite a affirmé que « tout en ne s'en mêlant pas », il estime qu'en l'absence d'un président et dans la mesure où « chacun cherche à édifier le Liban à sa façon », cette prorogation s'inscrit comme une conséquence de « l'état d'anarchie » constitutionnelle ainsi provoqué.
Envoyé de mon Ipad
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.