Réagissant à l'appel à un engagement général en Syrie lancé récemment par le secrétaire général du Hezbollah, l'assemblée mensuelle des évêques maronites a répondu « non », en substance, à l'invitation, et réaffirmé qu'il n'y a pas de substitut à l'État et que l'allégeance de ce parti, qu'elle n'a pas nommé, à l'Iran est contraire à l'esprit du pacte national à l'origine du Liban indépendant.
Cet appel « réduit le Liban à des choix incompatibles avec le pacte national bien compris, affirme un communiqué publié à l'issue de leur réunion mensuelle. Tous les Libanais doivent être conscients de l'importance de la contribution du Liban à la résolution de la crise du vivre-ensemble qui se développe sur le plan régional. Mais ce rôle, le Liban ne peut le jouer que si ses communautés sont unanimes à renoncer à leurs propres choix et édifient un État rassembleur porteur d'une mission de liberté, de démocratie et de paix ».
Le dialogue interne
Par ailleurs, prenant position sur les deux fils de dialogue interne en cours (Futur-Hezbollah et CPL-FL), les évêques, tout en saluant le cours, soulignent que « leur but doit être de parvenir à l'élection d'un chef de l'État et non de lui trouver un substitut par le biais d'un accord sur des dossiers qui sont d'abord du ressort de l'État ».
« Un dialogue véritable ne doit pas dépasser le plafond de la recherche de la coopération nécessaire pour sortir le pays de sa crise ; sinon, il serait en train de renforcer l'affaiblissement de l'État. »
Bien entendu, l'assemblée commence par déplorer la vacance prolongée du siège présidentiel et reproche « à l'Assemblée nationale », et non à un camp particulier, « de contrevenir à la Constitution en ne l'élisant pas ».
Pour elle, cette élection « est plus qu'une nécessité en raison de la situation présente du pays et du pouvoir, sans compter la crise ministérielle qui vient d'éclater, de sorte que l'exécutif commence à ressembler à une citerne fissurée qui ne retient plus l'eau ».
« Rechercher une solution autre que l'élection d'un président, ajoute le communiqué, serait conduire le Liban vers l'inconnu sur le plan du régime politique, sans compter que ce serait aggraver ses crises économique et sociale, pour ne rien dire de sa crise sécuritaire. »
Les Vingt et Un
Par ailleurs, le communiqué a dénoncé « dans les termes les plus vifs le meurtre par le groupe État islamique en Libye de vingt et un Égyptiens de confession chrétienne copte ».
Ils y ont vu « un crime barbare contre l'humanité » et offert leurs condoléances aux parents, à l'Église copte sœur et au peuple égyptien tout entier, implorant Dieu « d'accepter leur témoignage, de réconforter et de fortifier leurs frères chrétiens victimes de persécutions au Machrek et dans plusieurs régions du monde, et de les confirmer dans leur foi ».
L'assemblée se félicite aussi « de ce que l'armée et les autres forces sécuritaires accomplissent face aux groupes terroristes et presse tous les Libanais de leur accorder un appui sans réserve dans l'accomplissement de leur tâche nationale sacrée, en défendant la patrie contre toutes les agressions, et ceci exige de tous les Libanais une conscience plus vive de leur rôle et de leurs responsabilités politiques ».
Le communiqué avait commencé par féliciter le patriarche à son retour de Rome, où il a pu rencontrer le pape et ses proches collaborateurs de la secrétairerie d'État, participé à un consistoire sur la réforme de la curie ainsi qu'à l'élection de 20 nouveaux cardinaux, et où enfin il s'est joint aux travaux des deux conseils pontificaux des Églises orientales et de la culture.
Envoyé de mon Ipad
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