De notre correspondant à Beyrouth,
Le nombre exact d'Irakiens qui ont trouvé refuge au Liban pour fuir la guerre dans leur pays est difficile à évaluer car ils arrivent au pays du Cèdre avec des visas touristiques et, par conséquent, ne bénéficient pas systématiquement du statut de réfugiés accordé par les autorités libanaises ou par les agences spécialisées des Nations unies. Ils sont, en quelque sorte, oubliés. Ils ne sont pas pris en charge par une structure unique, ce qui aurait facilité, le cas échéant, leur recensement.
L'Eglise chaldéenne locale a dénombré 2 000 familles chaldéennes irakiennes réfugiées au Liban, soit quelque 10 000 personnes. Mais il y a aussi des réfugiés d'autres communautés chrétiennes ou musulmanes. Depuis le début de cette année, environ 180 nouvelles familles ont été recensées, contre 800 familles pour toute l'année 2014. Il est clair que leur nombre est en augmentation constante.
Priorité donnée aux réfugiés syriens
L'inscription des réfugiés irakiens auprès du Haut comité de secours des Nations unies est un processus long et incomplet. L'attente peut durer parfois un an et demi. Et s'ils ont la chance d'obtenir le statut de réfugiés, les aides qu'ils reçoivent couvrent seulement 60% de leurs besoins, en matière de santé et de logement, comme l'indique l'archevêque chaldéen Michel Kassarji.
La priorité de l'Onu va aux réfugiés syriens, dont le nombre dépasse le million, et qui bénéficient des programmes d'aides dans les domaines alimentaire, médical et de l'éducation. Les agences des Nations unies peinent déjà à boucler leur budget pour subvenir aux besoins des Syriens, on comprend dès lors qu'il leur reste peu de ressources à consacrer aux Irakiens. Le gouvernement libanais, qui est submergé par l'afflux des Syriens, ne reconnaît même pas l'existence d'un problème de réfugiés irakiens. Ce sont surtout l'Eglise chaldéenne et des ONG de bienfaisance qui déploient le plus gros effort pour soutenir ces réfugiés. L'Association caritative chaldéenne, par exemple, soigne les cas de maladies graves ou chroniques, comme le cancer. Toutefois, ces initiatives, louables il est vrai, ne sont pas coordonnées et restent insuffisantes pour subvenir aux besoins élémentaires des réfugiés irakiens. Ceux-ci vivent dans des conditions extrêmement difficiles. La loi libanaise leur interdit de travailler et la plupart d'entre eux est au chômage ou a trouvé un emploi au noir, très mal rémunéré.
Pourquoi choisir le Liban comme destination ?
Le fait que les Eglises libanaises sont puissantes, riches et bien implantées, rassure sans doute les Irakiens de confessions chrétiennes. Et, on l'a vu, ce sont effectivement les Eglises qui fournissent une aide importante à ce stade.
Mais dans beaucoup de cas, le Liban n'est qu'une destination provisoire, un lieu de transit, avant d'aller vers un pays européen, aux Etats-Unis ou au Canada. Ce sera alors un voyage à sens unique, sans perspective de retour en Irak. Ce départ définitif inquiète les Eglises d'Orient, qui envoient régulièrement des religieux à la rencontre des réfugiés dans le Kurdistan irakien, pour les convaincre de rester sur place, de résister, en attendant des jours meilleurs.
► Pour contacter l'évêché chaldéen à Beyrouth, composer les numéros de téléphone suivants: 00 961 (0)5 45 77 32 ou 00 961 70 03 59 94.
Envoyé de mon Ipad
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